mardi 16 octobre 2012

ID-FO rencontre le Recteur Pollet




Ce vendredi 12 Octobre, une délégation d'ID-FO (Anne Blouin, Jean-Michel Ooghe, Stéphane Raguenet, Laurence Lemaire, Caroline Gatien) a rencontré le Recteur Pollet, lequel était accompagné de M. Kakouski, DRH et de Mmes Louchaert (chef de la DEVEP) et Lévêque (directrice du cabinet).

Après les présentations réciproques, ID a souhaité interroger le Recteur sur des points précis, des sujets concrets, regroupés en deux grands thèmes : les Personnels de Direction dans leurs fonctions: opérations de gestion de carrière, fonctionnement des instances, etc… d'une part; les problèmes rencontrés dans nos établissements d'autre part.

Les personnels de Direction:

            Opération de gestion: avancement

JM Ooghe rappelle que la CAPA consacrée au tableau d'avancement approche à grands pas et demande au Recteur comment ce dernier envisage l'établissement des propositions: effet mémoire ou pas, etc…
M. Pollet indique qu'il est en effet partisan d'un effet mémoire et se dit attaché à la relation des discussions qui figure dans le procès-verbal de la CAPA. Bien entendu, il ne faut pas saturer la liste, et il est raisonnable qu'une marge de 20% puisse être laissée à la discussion. L'important est d'obtenir le maximum de promotions pour l'Académie. M. le Recteur précise qu'il est attentif à la parité, ainsi qu'à l'équilibre Principaux/Proviseurs. S'il estime normal de distinguer certains collègues jeunes particulièrement dynamiques, il considère que l'essentiel des promotions doit marquer la reconnaissance de l'institution envers des collègues qui ont “effectué toute leur carrière sans jamais rencontrer le moindre problème”. En réponse à une question il indique les adjoints sont évidemment concernés au même titre que les chefs

            Evaluation

A. Blouin note que les collègues ayant été évalués n'ont pas reçu d'avenant ou de nouvelle lettre de mission, ce qui peut poser problème, par exemple pour rédiger celle de l'adjoint.
M. le Recteur le regrette, et indique que dans une perspective indemnitaire (IF2R), une telle lettre est indispensable. Il souligne l'importance du rôle de DASEN, et indique qu'il veillera à ce que personne ne “rate” le cycle des trois ans. 

ID demande si des indicateurs ont pu être élaborés pour le calcul de ces primes.
M. Kakouski répond qu'il est encore tôt mais que les services y travaillent.
M. Pollet précise qu'il ne faut pas s'attendre à des merveillles, le travail se fera à enveloppe fermée.

            Directeurs-adjoints chargés de SEGPA

A. Blouin revient sur le décret paru en août et concernant l'intégration des Directeurs adjoints chargés de SEGPA dans le corps des Personnels de Direction, qui précise que la démarche incombe aux intéressés. Les services ont-ils reçu des demandes, et comment se conçoit cette intégration ?
Mme Louchaert indique n'avoir pas reçu de demandes. Les services analysent actuellement la procédure, et sont conscients de la volonté de nombreux collègues de rejoindre le corps des Personnels de Direction. Le Recteur lui-même s'interroge sur les conditions de cette intégration. M. Kakouski précise que la circulaire d'application n'est pas encore parue. 
JM Ooghe rappelle que ID, depuis fort longtemps (et d'ailleurs bien avant de s'appeler ID) a été la première organisation de chefs d'établissement à revendiquer l'intégration des collègues de SEGPA, qui sont, eux, titulaires d'un diplôme de direction; en leur laissant la possibilité de rester en poste en SEGPA et/ou de participer au mouvement pour postuler sur d'autres postes de Per Dir.

Mutations

A. Blouin soulève ensuite le problème des distorsions pouvant apparaître entre l'évaluation “lettre de mission” et l'évaluation “mutation”.
M. le Recteur indique qu'il faut une cohérence, mais fait remarquer que plus on multiplie les évaluateurs, plus les risques de distorsion sont grands. Dans la mesure où, dans un dossier de mutation, on vise des postes particuliers, il n'est pas choquant qu'un item, mis en perspective par rapport à ces postes, ne soit pas exactement le même que celui de l'évaluation consécutive à la lettre de mission, qui, elle, porte sur le poste occupé. Encore faut-il que les choses soient clairement expliquées.

La préparation du mouvement 2013 étant en cours, A. Blouin demande qu'un effort de lisibilité soit fait par rapport à toute une catégorie de postes “incertains”: postes bloqués, multidirections (confirmées, abandonnées…), réflexion entamée sur la transformation de LP en SEP, entraînant par là-même la disparition de certains postes. Où en est-on ?
Le Recteur répond qu'une grande réflexion a été entamée sur le réseau des établissements, ce qui a amené à bloquer certains postes et induit un flottement certain dans l'esprit des chefs d'établissement et des enseignants; qui sont malgré tout à même de voir quand l'administration anticipe le réseau, en nommant un faisant-fonction à la place d'un titulaire. Le prochain CT abordera le sujet, mais on attend aussi l'acte 3 de la décentralisation. En attendant, il pourra y avoir des moratoires, et l'on veillera à la mixité des publics.

ID renouvelle sa demande d'une information suffisamment précoce pour les collègues sollicitant une mutation, et interroge, dans le cas des départs en retraite, sur le maintien, pour la mise au mouvement, de la date butoir du 1er Octobre.
M. Kakouski indique que cette date est maintenue, mais considérée avec souplesse; et regrette que des collègues n'informent de leur départ que tardivement.
ID rappelle qu'elle informe régulièrement les collègues concernés d'avoir deux interlocuteurs: le service des pensions, mais aussi la direction de l'encadrement.

Les problèmes rencontrés dans nos établissements

Obligations de service des personnels

Sans revenir sur la rentrée 2012, A. Blouin indique que des questions sensibles continuent à plomber l'atmosphère de certains établissements, avec des situations que l'on retrouvera en 2013, comme par exemple l'interprétation du décret de 1950.
Le Recteur déclare qu'effectivement, la rentrée de 2012 est actée, il la trouve réussie étant données les conditions de pression qui l'entouraient, il n'est pas question de “détricoter” quoi que ce soit, et il s'interdit de juger l'action de son prédécesseur. Il travaille sur la rentrée 2013 et entend placer les syndicats d'enseignants devant leurs responsabilités. Ils devront reconnaître que cette application du décret de 1950 a permis d'éviter des suppressions de poste. Faisant allusion à l'actualité du jour (“La voix du Nord” rendait compte de l'action des enseignants du Lycée Béhal de Lens sous le titre “le combat pour les heures supplémentaires”), il nous confie ses doutes quant à la popularité de telles attitudes chez les parents d'élèves, et indique que pour ce qui le concerne, la priorité numéro 1, ce sont les collèges et ses classes surchargées.
A.Blouin: selon les établissements, l'interprétation différente de ce fameux décret suscite chez les enseignants un sentiment d'inégalité.
Recteur: l'égalité de traitement à travers le territoire national est un mythe . L'autonomie de l'établissement est par contre un principe. Chaque chef d'établissement conduit sa politique comme il l'entend: certains le font d'abord pour les élèves, d'autres pour les enseignants. Nous soutenons leur choix.

            Baisse des dotations globalisées

ID: la baisse des dotations globalisées constatée l'an dernier a mis nombre d'établissements en situation délicate: des collèges n'ont pu procéder au renouvellement des manuels scolaires pourtant rendu indispensable par le changement de programme; en LP, il est devenu difficile, parfois impossible de faire face aux frais de stages pour les élèves, alors que dans certaines spécialités, le coût est loin d'être négligeable.
S. Raguenet ajoute que tout cela, conjugué à la baisse parallèle des fonds sociaux, a empêché de répondre aux besoins de certains élèves, aboutissant à une déscolarisation de ceux-ci ! 
A. Blouin revient sur les difficultés des élèves à trouver des stages encadrés par la loi Cherpion.
Le Recteur déplore tout ceci, précise néanmoins que la loi Cherpion est désormais abrogée, mais n'est pas optimiste pour l'avenir: si les créations de postes annoncées par le Ministre auront bel et bien lieu, le budget global de l'Education Nationale n'augmentera certainement pas en proportion: il faudra donc trouver l'argent ailleurs. M. Pollet annonce donc au niveau ministériel des réductions drastiques de tous les budgets hors rémunération des personnels. Il remercie néanmoins ID d'avoir attiré son attention sur ces difficultés.

            Fonctionnement de l'UNSS

S. Raguenet aborde la question du fonctionnement de l'UNSS, qui, après avoir supprimé la possibilité de licence individuelle, met les établissements en difficulté avec des pratiques qui pourraient être assimilées à du racket. Il insiste sur l'ambiguïté du chef d'établissement président de droit d'une association ayant son siège dans l'EPLE.
Le Recteur répond que le rapport récemment rendu public par la cour des comptes est accablant pour l'UNSS. Vincent Peillon s'est saisi du problème. Il y a nécessité de renforcer et la gestion, et le pilotage pédagogique de l'UNSS. Pour le recteur Pollet, il faut aussi que les IPR d'EPS programment des inspections pendant les activités de l'AS; et il est indispensable de clarifier la relation chef d'établissement/AS ou UNSS. Le fonctionnement des AS doit répondre à des préoccupations pédagogiques.

A. Blouin aborde le sujet de l'EPS adaptée, qui apporte un plus indéniable (qui fait de plus baisser le taux de dispenses), mais qui consomme des moyens. Peut-être pourrait-on étudier le sujet de façon spécifique ?
Le Recteur promet de se pencher sur ce sujet.

            Carte des langues

ID: doit-on attendre des changements dans la façon dont est appréhendée la carte des langues ?
Le Recteur se dit d'autant plus à l'aise pour en parler qu'il est issu du sérail des linguistes… qu'il ne défend pas forcément. Les classes bilangues ont surtout servi à sauver l'allemand. C'est à chaque établissement, en fonction de son contexte, d'opérer ses propres choix. Toutefois, ce n'est pas en multipliant les professeurs ou les heures de cours que l'on apprend une langue. La solution, c'est la DNL. Il faut développer la certification dans toutes les disciplines, pas seulement en histoire-géo, et le faire aussi en LP !

            Groupes de travail

ID: un certain nombre de groupes de travail associant les syndicats de chefs d'établissement fonctionnaient autant que de besoin: orientation, moyens en personnels d'éducation, etc… Seront-ils pérennisés ?
R: autant que de besoin

            Calendrier scolaire

A.Blouin: la récupération d'un des jours accordés en plus pendant les vacances de Toussaint, sur deux mercredis après-midi, nous cause bien des soucis: UNSS, transports, trois heures pour en récupérer quatre, etc…
Le Recteur nous répond que si l'année n'est pas complète, des parents peuvent toujours exercer des recours, et que donc… Lui-même trouve risible le fait d'ajouter en jour en juillet, mais bon… Comme d'habitude, les chefs d'établissement sauront se débrouiller.
Mme Louchaert précise que des circulaires sont en préparation.[NdR: elles viennent d'arriver]

            Après deux heures d'échanges dans une atmosphère détendue et confiante, la délégation remercie le Recteur pour son accueil et la qualité de son écoute.


1 commentaire:

  1. Madame, Monsieur,

    Tout d'abord, merci de la reconnaissance (depuis fort longtemps) par votre syndicat de notre fonction et de notre corps en tant que "personnel de la direction" pour devenir des "personnels de direction" à part entière.

    J'aimerai une précision de votre article nous concernant dans votre bulletin du 16 octobre 2012 n°6.

    Vous parlez du décret paru en août. Je présume que c'est le décret n° 2012-932 du 1er août 2012. Or, celui-ci indique pour les Directeurs d'EREA et d'ERPD dans l'article 21 exactement. Et rien sur les Directeurs adjoints chargés de Segpa.

    Nos collègues d'EREA et d'ERPD sont ils vraiment les seul(e)s concerné(e)s ou bien, selon votre écrit, une circulaire d'application, non parue à ce jour, nous inclura aussi ?

    Je vous remercie de l'intérêt que vous porterez à ma demande.

    Je vous prie d'accepter, Madame, Monsieur, mes salutations les plus cordiales.
    CB
    Directeur de Segpa

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