Ce vendredi 12
Octobre, une délégation d'ID-FO (Anne Blouin, Jean-Michel Ooghe, Stéphane
Raguenet, Laurence Lemaire, Caroline Gatien) a rencontré le Recteur Pollet,
lequel était accompagné de M. Kakouski, DRH et de Mmes Louchaert (chef de la
DEVEP) et Lévêque (directrice du cabinet).
Après les présentations
réciproques, ID a souhaité interroger le Recteur sur des points précis, des
sujets concrets, regroupés en deux grands thèmes
: les Personnels de Direction dans leurs fonctions: opérations de gestion de
carrière, fonctionnement des instances, etc… d'une part; les problèmes
rencontrés dans nos établissements d'autre part.
Les personnels de Direction:
Opération
de gestion: avancement
JM Ooghe rappelle que la CAPA consacrée
au tableau d'avancement approche à grands pas et demande au Recteur comment ce
dernier envisage l'établissement des propositions: effet mémoire ou pas, etc…
M. Pollet indique qu'il est en effet partisan d'un effet mémoire et se
dit attaché à la relation des discussions qui figure dans le procès-verbal de
la CAPA. Bien entendu, il ne faut pas saturer la liste, et il est raisonnable
qu'une marge de 20% puisse être laissée à la discussion. L'important est
d'obtenir le maximum de promotions pour l'Académie. M. le Recteur précise qu'il
est attentif à la parité, ainsi qu'à l'équilibre Principaux/Proviseurs. S'il
estime normal de distinguer certains collègues jeunes particulièrement
dynamiques, il considère que l'essentiel des promotions doit marquer la reconnaissance
de l'institution envers des collègues qui ont “effectué toute leur carrière
sans jamais rencontrer le moindre problème”. En réponse à une question il
indique les adjoints sont évidemment concernés au même titre que les chefs
Evaluation
A. Blouin note que les collègues
ayant été évalués n'ont pas reçu d'avenant ou de nouvelle lettre de mission, ce
qui peut poser problème, par exemple pour rédiger celle de l'adjoint.
M. le Recteur le regrette, et indique que dans une perspective
indemnitaire (IF2R), une telle lettre est indispensable. Il souligne
l'importance du rôle de DASEN, et indique qu'il veillera à ce que personne ne
“rate” le cycle des trois ans.
ID demande si des indicateurs ont
pu être élaborés pour le calcul de ces primes.
M. Kakouski répond qu'il est encore tôt mais que les services y
travaillent.
M. Pollet précise qu'il ne faut pas s'attendre à des merveillles, le
travail se fera à enveloppe fermée.
Directeurs-adjoints
chargés de SEGPA
A. Blouin revient sur le décret
paru en août et concernant l'intégration des Directeurs adjoints chargés de
SEGPA dans le corps des Personnels de Direction, qui précise que la démarche
incombe aux intéressés. Les services ont-ils reçu des demandes, et comment se
conçoit cette intégration ?
Mme Louchaert indique n'avoir pas reçu de demandes. Les services
analysent actuellement la procédure, et sont conscients de la volonté de
nombreux collègues de rejoindre le corps des Personnels de Direction. Le
Recteur lui-même s'interroge sur les conditions de cette intégration. M.
Kakouski précise que la circulaire d'application n'est pas encore parue.
JM Ooghe rappelle que ID, depuis
fort longtemps (et d'ailleurs bien avant de s'appeler ID) a été la première
organisation de chefs d'établissement à revendiquer l'intégration des collègues
de SEGPA, qui sont, eux, titulaires d'un diplôme de direction; en leur laissant
la possibilité de rester en poste en SEGPA et/ou de participer au mouvement
pour postuler sur d'autres postes de Per Dir.
Mutations
A. Blouin soulève ensuite le
problème des distorsions pouvant apparaître entre l'évaluation “lettre de
mission” et l'évaluation “mutation”.
M. le Recteur indique qu'il faut une cohérence, mais fait remarquer que
plus on multiplie les évaluateurs, plus les
risques de distorsion sont grands. Dans la mesure où, dans un dossier de
mutation, on vise des postes particuliers, il n'est pas choquant qu'un item,
mis en perspective par rapport à ces postes, ne soit pas exactement le même que
celui de l'évaluation consécutive à la lettre de mission, qui, elle, porte sur
le poste occupé. Encore faut-il que les choses soient clairement expliquées.
La préparation du mouvement 2013
étant en cours, A. Blouin demande qu'un effort de lisibilité soit fait par
rapport à toute une catégorie de postes “incertains”: postes bloqués,
multidirections (confirmées, abandonnées…), réflexion entamée sur la
transformation de LP en SEP, entraînant par là-même la disparition de certains
postes. Où en est-on ?
Le Recteur répond qu'une grande réflexion a été entamée sur le réseau
des établissements, ce qui a amené à bloquer certains postes et induit un
flottement certain dans l'esprit des chefs d'établissement et des enseignants;
qui sont malgré tout à même de voir quand l'administration anticipe le réseau,
en nommant un faisant-fonction à la place d'un titulaire. Le prochain CT
abordera le sujet, mais on attend aussi l'acte 3 de la décentralisation. En
attendant, il pourra y avoir des moratoires, et l'on veillera à la mixité des
publics.
ID renouvelle sa demande d'une
information suffisamment précoce pour les collègues sollicitant une mutation,
et interroge, dans le cas des départs en retraite, sur le maintien, pour la
mise au mouvement, de la date butoir du 1er Octobre.
M. Kakouski indique que cette date est maintenue, mais considérée avec
souplesse; et regrette que des collègues n'informent de leur départ que
tardivement.
ID rappelle qu'elle informe
régulièrement les collègues concernés d'avoir deux interlocuteurs: le service
des pensions, mais aussi la direction de l'encadrement.
Les problèmes rencontrés dans nos établissements
Obligations de
service des personnels
Sans revenir
sur la rentrée 2012, A. Blouin indique que des questions sensibles continuent à
plomber l'atmosphère de certains établissements, avec des situations que l'on
retrouvera en 2013, comme par exemple l'interprétation du décret de 1950.
Le Recteur déclare qu'effectivement, la rentrée de 2012 est actée, il
la trouve réussie étant données les conditions de pression qui l'entouraient,
il n'est pas question de “détricoter” quoi que ce soit, et il s'interdit de
juger l'action de son prédécesseur. Il travaille sur la rentrée 2013 et entend
placer les syndicats d'enseignants devant leurs responsabilités. Ils devront
reconnaître que cette application du décret de 1950 a permis d'éviter des
suppressions de poste. Faisant allusion à l'actualité du jour (“La voix du
Nord” rendait compte de l'action des enseignants du Lycée Béhal de Lens sous le
titre “le combat pour les heures supplémentaires”), il nous confie ses doutes
quant à la popularité de telles attitudes chez les parents d'élèves, et indique
que pour ce qui le concerne, la priorité numéro 1, ce sont les collèges et
ses classes surchargées.
A.Blouin: selon les
établissements, l'interprétation différente de ce fameux décret suscite chez
les enseignants un sentiment d'inégalité.
Recteur: l'égalité de traitement à travers le territoire national est
un mythe . L'autonomie de l'établissement est par contre un principe. Chaque
chef d'établissement conduit sa politique comme il l'entend: certains le font
d'abord pour les élèves, d'autres pour les enseignants. Nous soutenons leur
choix.
Baisse
des dotations globalisées
ID: la baisse des dotations
globalisées constatée l'an dernier a mis nombre d'établissements en situation
délicate: des collèges n'ont pu procéder au renouvellement des manuels
scolaires pourtant rendu indispensable par le changement de programme; en LP,
il est devenu difficile, parfois impossible de faire face aux frais de stages
pour les élèves, alors que dans certaines spécialités, le coût est loin d'être
négligeable.
S. Raguenet ajoute que tout cela,
conjugué à la baisse parallèle des fonds sociaux, a empêché de répondre aux
besoins de certains élèves, aboutissant à une déscolarisation de ceux-ci !
A. Blouin revient sur les
difficultés des élèves à trouver des stages encadrés par la loi Cherpion.
Le Recteur déplore tout ceci, précise néanmoins que la loi Cherpion est
désormais abrogée, mais n'est pas optimiste pour l'avenir: si les créations de
postes annoncées par le Ministre auront bel et bien lieu, le budget global de
l'Education Nationale n'augmentera certainement pas en proportion: il faudra
donc trouver l'argent ailleurs. M. Pollet annonce donc au niveau ministériel
des réductions drastiques de tous les budgets hors rémunération des personnels.
Il remercie néanmoins ID d'avoir attiré son attention sur ces difficultés.
Fonctionnement
de l'UNSS
S. Raguenet aborde la question du
fonctionnement de l'UNSS, qui, après avoir supprimé la possibilité de licence
individuelle, met les établissements en difficulté avec des pratiques qui
pourraient être assimilées à du racket. Il
insiste sur l'ambiguïté du chef d'établissement président de droit d'une
association ayant son siège dans l'EPLE.
Le Recteur répond que le rapport récemment rendu public par la cour des comptes est accablant pour
l'UNSS. Vincent Peillon s'est saisi du problème. Il y a nécessité de renforcer
et la gestion, et le pilotage pédagogique de l'UNSS. Pour le recteur Pollet, il
faut aussi que les IPR d'EPS programment des inspections pendant les activités
de l'AS; et il est indispensable de clarifier la relation chef
d'établissement/AS ou UNSS. Le fonctionnement des AS doit répondre à des
préoccupations pédagogiques.
A. Blouin aborde le sujet de
l'EPS adaptée, qui apporte un plus indéniable (qui fait de plus baisser le taux
de dispenses), mais qui consomme des moyens. Peut-être pourrait-on étudier le
sujet de façon spécifique ?
Le Recteur promet de se pencher
sur ce sujet.
Carte
des langues
ID: doit-on attendre des
changements dans la façon dont est appréhendée la carte des langues ?
Le Recteur se dit d'autant plus à l'aise pour en parler qu'il est issu
du sérail des linguistes… qu'il ne défend pas forcément. Les classes bilangues
ont surtout servi à sauver l'allemand. C'est à chaque établissement, en
fonction de son contexte, d'opérer ses propres choix. Toutefois, ce n'est pas
en multipliant les professeurs ou les heures de cours que l'on apprend une
langue. La solution, c'est la DNL. Il faut développer la certification dans
toutes les disciplines, pas seulement en histoire-géo, et le faire aussi en LP
!
Groupes
de travail
ID: un certain nombre de groupes
de travail associant les syndicats de chefs d'établissement fonctionnaient
autant que de besoin: orientation, moyens en personnels d'éducation, etc…
Seront-ils pérennisés ?
R: autant que de besoin
Calendrier
scolaire
A.Blouin: la récupération d'un
des jours accordés en plus pendant les vacances de Toussaint, sur deux
mercredis après-midi, nous cause bien des soucis: UNSS, transports, trois
heures pour en récupérer quatre, etc…
Le Recteur nous répond que si l'année n'est pas complète, des parents
peuvent toujours exercer des recours, et que donc… Lui-même trouve risible le
fait d'ajouter en jour en juillet, mais bon… Comme d'habitude, les chefs
d'établissement sauront se débrouiller.
Mme Louchaert précise que des circulaires sont en préparation.[NdR:
elles viennent d'arriver]
Après deux heures
d'échanges dans une atmosphère détendue et confiante, la délégation remercie le
Recteur pour son accueil et la qualité de son écoute.
Madame, Monsieur,
RépondreSupprimerTout d'abord, merci de la reconnaissance (depuis fort longtemps) par votre syndicat de notre fonction et de notre corps en tant que "personnel de la direction" pour devenir des "personnels de direction" à part entière.
J'aimerai une précision de votre article nous concernant dans votre bulletin du 16 octobre 2012 n°6.
Vous parlez du décret paru en août. Je présume que c'est le décret n° 2012-932 du 1er août 2012. Or, celui-ci indique pour les Directeurs d'EREA et d'ERPD dans l'article 21 exactement. Et rien sur les Directeurs adjoints chargés de Segpa.
Nos collègues d'EREA et d'ERPD sont ils vraiment les seul(e)s concerné(e)s ou bien, selon votre écrit, une circulaire d'application, non parue à ce jour, nous inclura aussi ?
Je vous remercie de l'intérêt que vous porterez à ma demande.
Je vous prie d'accepter, Madame, Monsieur, mes salutations les plus cordiales.
CB
Directeur de Segpa